letra de dernier métro - fuzati
je suis perdu dans ses cheveux j’étouffe
et jn’aime pas son parfum
une odeur de plastique brûlé
semble annoncer la fin
tout devient flou « vas y plus fort ! » crie-t-elle
et j’obtempère c’est tout
ce qui existe ce trou
où je m’enfonce c’est fou
ce qu’elle encaisse
sent-elle aussi ma tristesse ? j’en doute
elle a raison c’est toujours meilleur de s’ en foutre
un enchaînement de position comme le conseillent les magazines
le montrent les vidéos à voir tout seul amateur et plus pro
fidèles à des modèles, jusque dans nos déviances
pudique l’amour ne nous regarde pas, une évidence commune
et c’est déjà pas mal de partager un lit
mais je n’saurais pas dire si elle a bien joué ou bien joui
tant pis
une autre fois peut être sa fenêtre est ouverte
j’entends quelques klaxons la nuit est montée sur la ville, j’enfile
mon caleçon moche, elle s’est allumé une clope
me tend son paquet d’un air distrait
mais je n’fume pas !
alors elle referme le paquet d’un claquement sec avec un air déçu
me voilà rhabillé
et elle est restée nue
elle fume
et ses seins pendent de chaque coté comme s’ils voulaient s’enfuir
elle fume et jn’ai plus rien à dire, je vais partir
elle marmonne « à plus tard », ne me retiens pas
je referme sa porte pour la dernière fois
dehors l’air est très lourd à la terr-sse des cafés qui ferment
des gens parlent trop fort
ils ont tous accepté leur sort
comme si la mort n’était qu’un choix qu’il suffirait de ne pas faire
je voudrais m’allumer une clope pour l’ écraser sur leur figure trop fière
la planter bien au fond de leurs globes oculaires
malheureusement je n’fume pas, non je n’fume pas
animal lâché dans la ville l’odeur de sa cyprine parfume encore mes doigts
je les porte à mon nez, renifle, cela m’excite
et j’ai soudain l’impression d’avoir le pouvoir de baiser n’importe laquelle de ces p-ssantes allongées à même le bitume
les imagine gémissantes la culotte entre les chaussures
l’été personne n’est sympa, l’été ça sent les ordures
et je pense à mon sperme enfermé dans cette capote
jetée dans une poubelle dans un coin de son studio
j’ai peur qu’elle ne la rouvre, qu’elle s’insémine et qu’un gosse me ressemble
envie de retourner chez elle et j’ai la main qui tremble
en cherchant mon ticket je monte les marches, arrive aux quais
encore six minutes à attendre, deux types m’accostent
ils veulent savoir si j’ai des feuilles ou bien une clope
et je crie presque en répondant :
« je ne fume pas ! »
c’est vrai quoi, je n’fume pas
et je m’-ssieds fatigué, à coté d’anglaises bourrées
leur jambes bien emballées dans des minijupes démodées
m’amènent à visualiser des gros jambonneaux faisandés
sentiment de soulagement, je vois le métro s’approcher
et dans son crissement de frein il y a le début d’un espoir
ses portes s’ouvrent puis se referment, direction l’abattoir
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