letra de tout va bien, je vais mal - euphonik
j’avance en baroud d’honneur de la douleur dans la cornée
et sur des routes sans couleurs tout le bonheur est mort né
enfants perdus un peu bornés, on a toujours la même banière
f-ck l’amour et ses manières et toutes les pages qu’on a corné
je gravite en solo, laisse dans l’âbîme les détracteurs
j’ai la rime pour réacteur quand je navigue la tête sous l’eau
entre les vices, les belles paroles, les chiens, les hommes et leurs malices
j’reviens décrire l’enfer d’alice à la lewis caroll
je peins mes couleurs à la hache, nul n’entachera mon oeuvre
à l’heure où ils crachent des couleuvres et font tous leur beurre à l’arrache
j’traverse l’époque à la nage comme un géant aux rêves d’ado
depuis tout c’temps j’y vais molo, quand ces golios frisent le néant
j’ai les yeux d’andy warhol et sur mes joues les larmes glissent
on a poussé dans la p-sse comme des fleurs sans corrolles
les yeux fermés je peux te voir, chaque sens est déployé :
c’est pas la mer à boire c’est l’océan à s’y noyer
et je tangue malgrès moi, “enfants perdus” le nom d’mon gang
pour toucher du bois suffirait d’arracher des langues
j’laisse mon art dans les boomers, un pour tous et tous pourris
car autour de moi tout meurt, ça fait longtemps qu’j’ai plus souri
j’ai besoin d’une bouffée d’air, de jouir à plein poumons
fuir à jamais le goudron et le malsain qui nous fédère
ne rien dire c’est trop cil-fa quand c’est les mêmes qu’on accable
j’ai le coeur d’un anti-fa et la haine d’un a.c.a.b
depuis gamin j’suis anormal, abi j’revois tes yeux
tout va bien, je vais mal depuis qu’t’es plus là j’écris mieux…
la nuit je ne dors plus, je t’imagine avec un tels
rien n’arrêtera la pluie j’attends encore que tu m’apelles
j’ai vu faner la rose, pour laquelle j’aurai tué
en vérité, j’me fais pitié comme un camé sans sa dose
mes souvenirs se déforment, comme si j’voulais tout rattraper
l’amour est mort… mais j’aime encore son macabé
j’amuse pas la gallerie, c”est mes conflits internes
j’avance sans cavalerie et j’rêve d’y mettre un terme
le teint toujours ternis, j’écris encore pour mes fantômes
ma poésie, mes hématomes : sincères et sans vernis
les trois quarts se maquillent, pour grimper ça ce-su
des enfoirés, ça c’est sûr car beaucoup m’ont déçu
j’ai fait preuve de bonté mais ça m’a rarement servis
j’regarde ma ligne de vie, j’me dis que le temps m’est compté
j’ai mis quelque crochet malgrès les doutes et les non-dit
et j’ai toujours rebondis car moi j’voulais nous rapprocher
j’n’ai aucun fan, aucune groupie , juste de l’amour à partager
j’apprendrais à nager avant de plonger dans l’oublie…
si ton parfum je l’inhale, je me relèverai peut être
à croire que j’ai pris perpette dans ma prison cérébrale
on m’a dit reste fort… depuis gamin j’suis anormal
la vie c’est pas la mort, tout va bien, je vais mal
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