letra de guerres sans gloire - elom 20ce
1er couplet
je me déplace avec mes taches comme un léopard, des qualités et des défauts, des combattants mais des traitres aussi. ici c’est l’harmattan, les feuilles mortes se font la course dans la poussière portées par le vent. moi, derrière un stylo courbé, j’écris mon testament. des idées à léguer, des tâches à déléguer. quelques bouquins, beaucoup de problèmes. les fossiles de ma bohème mis en poème pour la descendance. que dieu m’en f-sse grâce avant que je n’aille régler mes comptes avec la cl-sse dirigeante qui nous méprise autant. derrière leurs verres fumés je suis -ssis dans leur rétine. s’ils battent les cils, je disparais. obligés de veiller comme cet œil sur leur monnaie fiduciaire. chers frères, à qui profite le crime ? la félonie a fait son nid sur les branches de nos arbres généalogiques nous plongeant tous dans le même abîme
2ème couplet
faudra donc qu’on s’immole comme bouazizi pour qu’ils comprennent qu’on en peut plus d’être traité comme des parasites? on nous a torturé, physiquement et moralement pour des histoires de géographie, de pouvoir et d’ethnie. dépecée comme mulélé, la négraille baigne dans le l’huile bouillante sur feu comme du kéléwélé ! faudra battre le fer quand il est chaud, le frère quand il est faux, notre propre monnaie car c’est ça qu’il faut. pécuniaire est la carence qui fait de nous des esclaves, comme ces nègres bradés contre fusil et tabac. fais un tour à ouidah, renseigne-toi sur chacha de souza ! blaise l’a fait à thomas, joseph à patrice, mais bien avant agboliagbo l’a mis profond à béhanzin le requin. la félonie a fait son nid sur nos arbres généalogiques nous logeant tous dans le même abîme
3ème couplet
des corps sans vie, au regard vide, dans mes yeux gisent, près des fleurs couvertes de sang, de viol et de cris, des bras et des jambes, de cranes et des seins au corps arrachés comme la shoa au peuple falasha. spla, frelimo, unita, renamo, mpigo et que sais-je encore ! la haute couture à la foday sanko. la guerre est civile, biafraise, génocide rwandais, froide est la guerre qui a givré nos cervelles. si l’amour s’en fout de l’ethnie, la politique l’idylise. diviser pour mieux régner comme le fit gallieni. ’90 on a puisé nos pierres dans les gravats du mur de berlin pour affronter chars et tyrans, cobra ou ninja, on a saigné. 20 ans après, dynastique est le coton qui bouche encore nos narines. ces mains coupées me hantent toujours. mains de nègre ent-ssées dans les paniers pour le compte de léopold ii. elles viennent ovationner chaque conflit, chaque génocide qui éclate sur cette terre qui n’en peut plus de saigner…
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