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letra de le suicide - édouard lalo

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quoi ! morts tous deux ! dans cette chambre close
où du charbon pèse encor la vapeur !
leur vie, hélas ! était à peine éclose
suicide affreux ! triste objet de stupeur !
ils auront dit : le monde fait naufrage :
voyez pâlir pilote et matelots
vieux bâtiment usé par tous les flots
il s’engloutit : sauvons-nous à la nage
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main

pauvres enfants ! l’écho murmure encore
l’air qui berça votre premier sommeil
si quelque brume obscurcit votre aurore
leur disait-on, attendez le soleil
ils répondaient : qu’importe que la sève
monte enrichir les champs où nous passons !
nous n’avons rien : arbres, fleurs, ni moissons
est-ce pour nous que le soleil se lève ?
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main

pauvres enfants ! calomnier la vie !
c’est par dépit que les vieillards le font
est-il de coupe où votre âme ravie
en la vidant, n’ait vu l’amour au fond ?
ils répondaient : c’est le rêve d’un ange
l’amour ! en vain notre voix l’a chanté
de tout son culte un autel est resté ;
y touchions-nous ? l’idole était de fange
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main
pauvres enfants ! mais les plumes venues
aigles un jour, vous pouviez, loin du nid
bravant la foudre et dépassant les nues
la gloire en face, atteindre à son zénith
ils répondaient : le laurier devient cendre
gendre qu’au vent l’envie aime à jeter ;
et notre vol dût-il si haut monter
toujours près d’elle il faudra redescendre
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main

pauvres enfants ! quelle douleur amère
n’apaisent pas de saints devoirs remplis ?
dans la patrie on retrouve une mère
et son drapeau nous couvre de ses plis
ils répondaient : ce drapeau qu’on escorte
au toit du chef, le protège endormi ;
mais le soldat, teint du sang ennemi
veille, et de faim meurt en gardant la porte
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main

pauvres enfants ! de fantômes funèbres
quelque nourrice a peuplé vos esprits
mais un dieu brille à travers nos ténèbres ;
sa voix de père a dû calmer vos cris
ah ! disaient-ils, suivons ce trait de flamme
n’attendons pas, dieu, que ton nom puissant
qu’on jette en l’air comme un nom de passant
soit, lettre à lettre, effacé de notre âme
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main
dieu créateur, pardonne à leur démence
ils s’étaient faits les échos de leurs sons
ne sachant pas qu’en une chaîne immense
non pour nous seuls, mais pour tous, nous naissons
l’humanité manque de saints apôtres
qui leur aient dit : enfants, suivez sa loi
aimer, aimer, c’est être utile à soi ;
se faire aimer, c’est être utile aux autres
et vers le ciel se frayant un chemin
ils sont partis en se donnant la main

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