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letra de un soir au coldo - dwayne rush

j’ai pas la tête à faire autre chose qu’écrire un texte ce soir
j’ai pris la première prod qui venait pour signer cet au revoir
j’écris ça sans y penser, un peu comme si j’m’en foutais
j’suis dans ma piaule pleine de silence, j’écris ça bien entouré
en temps normal j’serais posé à déconner avec jérôme et pierre
en train de rêver ma vie, ou bien de mater un film
peut-être à discuter en tête à tête avec une lumière infime
du temps d’avant et de celle qui m’a autrefois dévoré l’aile
c’était une journée b-n-le, ni trop chaude ni trop froide
faite de cours que j’zapperai vite et de pensées maussades
rien d’spécial à part ces lignes sur lesquelles je planche
sur le grimoire, je crois que certaines rimes prendront mes pages blanches
pour être honnête, je m’demande encore c’que j’peux bien foutre ici
dans l’immédiat j’inventerais bien l’élixir douticide
j’sais bien que l’an prochain j’regretterai ces toits, ces photos
j’ai la tête ailleurs, le corps un soir au coldo…

un bonsoir de surveillant, quelques mots de priscillia
un jour tout s’effondrera, toute ma pensée vacillera
je ne serai qu’un souvenir voilé par les poussières du temps
j’prendrai plus jamais d’envol dans les volières d’antan
j’verrai les choses autrement, avec l’avance d’un train d’r-t-rd
attends, j’me suis perdu, j’sais même plus à quelle personne je parle
suis-je au futur, au présent, ou déjà dans l’p-ssé ?
peut-être qu’un jour j’me noierai dans mes larmes ent-ssées ?
en vrai j’en suis encore loin, mais son absence me tue
elle m’obsède à un point que j’en oublie les virgules, les vertues
j’ai peur du jour où le haut d’mon sablier se retrouvera à sec
le jour où elle viendra me chercher, où j’partirai avec
a la fin du deuxième couplet, j’en suis toujours au même point
j’reste là à dire c’qui m’vient, à compter les refrains
et j’sais qu’un jour je retrouverai un cahier, une voix, un poto
j’aurai peut-être le corps ailleurs, la tête un soir au coldo…

j’ai pas la tête à faire autre chose que relire mon texte ce soir
j’ai pris les idées qui venaient pour éviter de broyer du noir
j’envoie un dernier message comme j’enverrais une dernière lettre
mon coeur est muet mais mon rythme ternaire t’aime
dire qu’en ce moment je devrais être en mode bordoule du sanctum
mes mots disparaissent, un peu d’magie mais sans l’tour
j’ai mes moments de vikos, un canyon entre nous et l’monde
et même dans les moments cool j’arrive à toucher l’fond
je m’inspire plus de rien, tous ces mots viennent de mon âme
j’ai l’impression qu’elle est partout, qu’elle a les yeux de mona
dans les miens défilent ceux de marie, océane et margaux
dans quelques temps j’me rappellerai des secondes p-ssées sous l’arceau
où suis-je ? dans cette chambre sans vie ou au fond de mes pensées ?
les heures ne font plus la ronde, elles se mettent à danser
j’retrouverai cette soirée grâce à la gloire d’un portfolio
j’ai la tête -ssez lointaine de ce corps figé un soir au coldo…

(refrain)
j’crois qu’en fait j’ai jamais vu les choses comme tout l’monde
c’est à se demander chez lequel d’entre nous tout tourne rond
ma tache n’est pas claire, se distingue entre deux ratures
suis-je accidentel, fils du soleil ou de la lune ?
j’écris ça du troisième étage, entouré du silence
j’essaie de noircir des pages, guettant les étoiles filantes
j’écris ça sans y penser, un peu comme si j’m’en foutais
le genre de son que j’écouterai quand j’douterai…

- dwayne rush

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