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letra de naufragés - dooz kawa

yeah, dooz ko, freestyle, l’incruste , studio
et je fais un petit freestyle les potos

j’ai dans le cœur une tarentule que l’eau salée a du noyer
les naufragés se parlent en bulles, tombés du radeau en noyer
dans la mélancolie, bercés sans perdre le bord un instant

le vent violent nous crie dessus et l’océan nous broie la peau
quand on croit voir le poil hirsutе d’un drapeau au mât d’un bateau
les naufragés sont sans rivagеs, à moins de le voir en mirage
et l’injustice de ce monde a créé un monstre sans visage

je crois que chaque pute a son prix et que leur éthique est louable
je me quitte de moi incompris comme un solitaire incroyable
tu vois que l’espoir est mort né, mais on est borné, et , il reste à regarder nos vies de manifestants éborgnés
les naufragés sont trop chargés chacun d’un collier de remords
se laissent enfoncer sans nager, espérant en faire un heureux mort
mais les piégés sont en chemin
et déjà à peine elle partait que j’étais déjà orphelin
radeau de la méduse en papier

l’âme de ma princesse sanglote, une armée militaire sans bottes
flotte comme portée par le courant, recherche fusée de détresse
ce qui ressemble aux survivants, je sais pas si elle est trop zen ou si elle m’attriste

je sens qu’on m’attrape sous les aisselles et qu’on me tire hors de la flaque
si les secouristes me réveillent, il serait peut-être temps que je me rattrape

des récits fantastiques décrivent dans la mer de l’oural des hélicoptères
des navires qui se transforment en corail , des barils toxiques à la dérive où vivent nos relations sociales
flottent les chantages affectifs des sirènes dans une chorale, guident les vaisseaux vers les récifs
ceux qui sont saufs, s’en servent d’otages, je reçois comme une lessive
cérémonique sacerdotale
des scaphandres sans gens qui gênent, on combat le froid, boit de l’antigel
les nuages, la drogue indigène s’infiltre dans le conduit d’oxygène
peut-être la marée basse arrive, la que l’on écrive pas ici
en plus des eaux mortes de les restes, d’un pseudo poète amoral
il flotte, sa casquette d’amiral
son mémorial sera l’azur qu’on le marque dans l’armorial

t’es encore là ?
je regarde en l’air et je vois la lumière qui me dit tu es sûr que c’est bien fini
sous mes pieds, l’obscurité s’enfonçait vers l’infini
c’est juste un rêve
tu ne respires plus, mais t’es pas encore un cas grave, où des sirènes à moitié nues viendraient emporter ton cadavre
tu ne vois pas leurs seins ni leurs fesses qui sont de plus cachées d’écailles
alors reviens à la surface et je me mets à cracher
j’entends les balles au son du rotor de l’aérospatiale qui gronde
je suis écrasé au plancher pendant que l’hélicoptère monte
et cependant que je vous raconte ce qui est un conte ou bien une fable, je me dis que mon imagination coûterait bien cher aux contribuables
je relève la tête à 4h du mat’, comme un réveil par un impact existentiel, conscience du silence qui règne et tout à coup je me sens bien seul dans mon appart
bordel, si j’avais un hélicoptère j’irai vite aller voir ce que j’aime
bref, allez, je replonge dans mon rêve

j’attendrai pas que l’hélicoptère atterrisse
je vois mon fils courir vers moi, je me dis que j’ai pris trop de risques et que je suis un mauvais papa. arrête un peu
maintenant que j’le sais, j’en ferai quoi ? j’en ferai quoi ?

on fait pas toujours ce qu’il faut, être un exemple que j’ai pas
mais en tout cas on fait c’qu’on peut

j’attendrai pas que l’hélicoptère atterrisse
je vois mon fils courir vers moi, je me dis que j’ai pris trop de risques et que je suis un mauvais papa. c’est faux

on fait pas toujours ce qu’il faut, être un exemple que j’ai pas
mais en tout cas on fait c’qu’on peut

- dooz kawa

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