letra de peuple manifestant - damien saez
j’ai lu ton tweet mon camarade, suppôt des multinationales
putain mon vieux t’es mal tombé, tu m’en veux pas j’vais pas tweeter
c’est bien tenté, bien essayé, avec tes potes collaborants
oui d’essayer de faire p-sser pour des fous les indépendants
je suis du peuple travailleur, j’suis pas du show-biz à quatre pattes
avec moi les fils du labeur, ceux qui font pousser des tomates
ceux qui en ont marre de s’faire baiser par les rois de l’intermédiaire
par tous ces gens-là qui ne créent sûr autour d’eux que la misère
merci bien mon monsieur, mais non merci toi mon bon maître
puis attention les miséreux un jour pourraient couper des têtes
a force de faire p-sser les yeux, de mon populaire ouais t’en veux ?
alors mon vieux j’vais t’en donner de quoi parler dans tes papiers
t’as lu la presse puisqu’il paraît on parle de moi dans les torchons
des foires à bobos pour camés qui vient paver son p’t-t rebond
pour avoir son p’t-t truc à dire, pour mentir aux populations
puis bien sûr avec les sourires du temps des collaborations
a écouter les journalismes, tous les avocats des notables
les concessionnaires du fascisme, ça y a du fric dessous la table
ah ouais c’est sûr y a du média pour aller défendre pognon
tu sais tous ces gens-là qui paient, publicités dans les torchons
moi je resterai poing levé du peuple des indépendants
moi j’y peux rien si je suis né du peuple des manifestants
faut boycotter l’collaborant, puis faut protéger nos cultures
puisqu’ils viennent violer nos champs, piétiner nos littératures
puisque mon cœur est compagnon de ces gens-là le poing levé
toujours en moi l’insoumission contre les maîtres des progrès
je resterai le paysan, sur l’établi, sur le papier
contre les maquereaux du pognon, contre les rois des enculés
la société t’es pas contente quand on te traite de vieille salope
tu trouves vulgaires les mots d’en-bas, attends vas-y j’m’allume une clope
j’vais t’raconter un peu d’ici la gueule que t’as pour la misère
tous les quotidiens des cercueils à la fin du mois qui galèrent
agriculteurs prêts au suicide, inst-tuteurs en dépression
toujours pour nourrir les avides du grand culte consommation
educs-spé, les mains dans la suie, pour t’éviter les rebellions
faudrait pas trop qu’les ordures remontent trop au nez du pognon
peuple de collège, de lycée, laissé aux p-rnos et aux joints
ouais mais t’as raison société, valait mieux enlever le latin
ouais puis surtout dans cette époque où chacun cherche une origine
pour mieux réformer l’orthographe, oublier les gréco-latines
bah ouais la grèce ma société, tu sais le berceau des cultures
le pays d’où viennent tes musées puis d’où vient ta littérature
non toi tu préfères la saigner pour enrichir sûr les banquières
non toi tu paries sur des dettes pour mieux saigner les ouvrières
non ils sont mieux avec leur iphone pour les éduquer à la thune
les progénitures des misères de ceux qui f’ront jamais fortune
ça licencie des ouvriers, ça fait des peuples de chômeurs
qu’est-ce que t’en dis-toi paysan ? qu’est-ce que t’en dis-toi travailleur ?
ça prend ça comme puis ça vous chie sur tous les champs de nos cultures
sûr y a du média pour vous dire qu’on n’est pas sous la dictature
démocratie enfantée, ouais du fascisme consommant
puisqu’ici il n’est de sacré, oui que la couleur de l’argent
puis tu crois qu’y aurait politiques pour protéger les populaires
non ils préfèrent faire des tweets pour divertir la ménagère
pour eux la culture c’est sucer les p’t-tes ricaines, stars du ciné
c’est pas pour le prix des tomates, c’est pas pour le cœur ouvrier
dessinateurs -ss-ssinés, des salles de concert en charnier
puis t’as qu’à voir un peu les feux d’artifices au 14 juillet
mais ça va t’envoyer des bombes, ouais pour flinguer l’ami syrien
quand y a du pétrole faut qu’ça tombe, sur des pays pauvres, des gamins
et continue les attentats, et continue la propagande
pour les soupes-opéra du soir, puisque le peuple en redemande
entre les pestes et choléras, sûr prolifère la pourriture
de ces tristes pays perdus qui p-ssent eux-mêmes sur leur culture
qui violent eux-mêmes ouais leur histoire, puis qui vont t’parler d’ident-té
pour p-sser deux ans dans la rue, pour ou contre le mariage g-y
puis y a karim ouais qui galère tu sais juste pour s’trouver un toit
tu sais pour les délits de faciès nous on attend toujours tes lois
ouais je sais c’est dur à rentrer dans ton p’t-t cerveau société
mais faudra bien que tu t’foutes dans le crâne qu’ahmed est un prénom français
y a pas à dire ma société, t’as raison t’es pas une salope
t’es une grande dame, puis t’as raison oui vaut mieux interdire la clope
continue comme ça mon pays, puis t’as qu’à voir de l’autre côté
d’la manche ou bien de l’atlantique, à quoi ils mènent tes progrès
du brexit ou bien des ricains, l’humanisme à anglo-saxonne
ceux qui bombardent des pays pour vous vendre des téléphones
ouais mais le peuple il est content, ouais d’avoir vendu ses enfants
contre un peu de calme au dîner, et puis les singes aiment bien cliquer
peuple d’écolières, d’écoliers, putain qu’on a laissé violer
par des peuples d’enculés, sûr de la silicon valley
ceux qui censurent les paires de seins pour mettre des guerres en direct
bah ouais mon vieux chez les mondains ça fait du blé quand tu t’connectes
mais toi t’es pas collaborant, ah ouais non toi t’es révolté
quand le printemps viendra mon frère, on sait pour qui t’iras voter
et puis les autres, les p’t-ts médias, à raconter n’importe quoi
faudrait surtout pas remettre en cause c’est sûr le p’t-t confort bourgeois
qui pourrait ouais t’en inventer une vie pour écrire à ta place
ah ouais mais non ça c’est déjà plus difficile à mettre en place
“paraît qu’il a pété les plombs”, “non mais ses chansons divulguées”
“en mp3 les littéraires”, “ouais ben alors, la belle affaire”
“y a pas d’quoi en chier une pendule”, “puis t’as vu il a dit “salope ! ”
“puis paraît même qu’en concert, il boit du whisky, il fume des clopes”
mais ferme-la, quand on sait pas de quoi on parle on ferme sa gueule
t’as cru qu’on était un troupeau, ou bien qu’on était potes ma gueule
toi la cynique haut-responsable je crois ma vieille d’où on en est
tu fous la honte à ton pays, tu l’as dit relis tes papiers
ces gens qui parlent sans savoir, qui préfèrent les concerts anglais
ah ouais c’est sûr la propagande préfère les chanteurs versaillais
puis d’un p’t-t ton condescendant “mais t’as pas honte triste vendu
d’aller défendre le pognon qui prend ta culture par le cul”
ah non c’est vrai c’est pas la tienne, toi tu vends des publicités
dans ton p’t-t journal démago, puis les patrons faut les sucer
non mais t’as rêvé ma salope, je crois qu’tu t’es gourée de trottoir
j’suis pas d’celles qui vont tapiner pour aller vendre un accessoire
rends-toi utile à quelque chose, puis envoie-moi un exemplaire
tu sais ça m’servira toujours pour me torcher les soirs de bières
c’est sûr y a ceux qui font des tweets, puis ceux qui font des littéraires
allez retourne sur instagram pour mettre ouais tes photos d’soirée
voilà 20 ans putain qu’ça dure, entre les radios et les télés
au gré des affiches de métro, des artisanats censurés
société des consommations n’aime pas les filles dans les caddies
mais sûr aime la prost-tution, en mp3 les poésies
vas-y remballe la marchandise, ouais va t’trouver d’autres putains
et si ma pet-te entreprise connaît la crise, elle serre le poing
eh ouais j’aime pas baisser mon froc, je sais mon vieux c’est pas l’époque
mais qu’est-ce que tu veux j’y peux rien, j’suis difficile à mettre en cloque
non moi j’fais pas dans l’pathétique, des démocraties des macbook
moi je me torche avec ton tweet, puis ton communiqué facebook
sur son insta, l’humanité à la gueule des cuvettes de chiottes
société m’en veux pas tu sais, j’aime pas trop baisser ma culotte
les états d’urgence pour -sseoir, ah ouais c’est sûr tous les pouvoirs
des drapeaux, des peuples, oppression, toujours la sodomie-nation
c’est l’évolution inversée, l’humain retourne au chimpanzé
peuple télé-réalité, des prolos en photos de soirée
peuple c’est sûr pour sa retraite, toujours prêt à manifester
pour aller sauver la planète, pour le climat en jet privé
peuple clodo sur les avenues, peuple des comptes au panama
peuple préfère rester cocu, peuple préfère cliquer je crois
peuple descend pas dans la rue, pour les chômeurs, pour les clodos
le peuple aime bien donner son cul, ils ont ça dans le sang les collabos
des millions par millier, allez applaudir des djs
des millions pour aller voter, toujours pour les mêmes enculés
des millions pour gagner sa place de pourriture dans les charniers
des millions pour aller prêcher, des millions pour aller prier
des millions dans des stades, oui pour voir un ballon rouler
des millions, c’est mort camarade, y a qu’les millions qui font rêver
des millions de pauvres, des millions de pauvres, des millions de pauvres
des millions de pauvres, des millions de pauvres, des millions de pauvres
allez peuple manifestant, vas-y ramène-moi l’échafaud
des radios de merde à gogo, sûr pour abreuver les ghettos
peuple de blogueurs illettrés, peuple d’abrutis, d’épilés du cerveau
peuple tatoué, putain mon vieux c’est pas gagné
peuple d’animateurs télé, y a du people à l’elysée
peuple bobos, peuple bourgeois, mes populaires retenez-moi
et puisque tout ça finira un jour sur l’échafaud je crois
à la merde que fait la france, faudrait rétablir la potence
des millions de pauvres, des millions de pauvres, des millions de pauvres
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