letra de les anarchitectures - damien saez
aux agneaux égorgés au loin
au chant du coq dans le lointain
a l’orée des grands champs de blé
humanités les poings liés
scotché à la lisière du bois
pet-t poucet cherche pourquoi
ses parents ont capitulés
aux grands vents des communicants
de tous nos temples les églises
n’ont plus le grand des cathédrales
au temps des anarchitectures
et des lances pierres contre les murs
les sacs de billes ont pris le large
et les amours au coin des grives
toutes ces choses d’autrefois
putain je ne vois plus la rive
puisqu’il faut accepter du temps
l’évolution toujours plus bas
au vulgaire des concessionnaires
des libertés pour nos enfants
il sera équipé c’est sûr
pour parler à la terre entière
mais n’aura rien à dire bien sûr
que ce qu’il voit sur les écrans
certains les plus bourgeois toujours
sauront savoir garder leurs plumes
quand le peuple verra ses ailes
blessées sous les coups de l’enclume
c’est fini le temps des instruits
le temps des populaires aussi
fini le temps des littéraires
au-dessus des comptes bancaires
et des lilas dans les bouquets
oublié le temps des muguets
je ne vois que les chrysanthèmes
des orthographes dans les poèmes
finies les latines, les racines
au bon dos de nos origines
finie la parole sacrée
bonjour la parole au plus con
finis les “ni bon dieu ni maître”
l’heure est aux clients du paraître
fini le temps de nos jeunesses
fini le chant des rossignols
fini salut à toi mon frère
l’heure est aux champs des électrons
abonnez-vous peuple de cons
par satellite à d’autres cons
au libre échange du néant
a chacun son bon mot bien sûr
c’est la liberté d’être con
la liberté d’être ignorant
tous égaux dans le carnaval
je sais mon ami, ça fait mal
c’est la liberté d’expression
c’est la liberté d’expression
pour clamer à tous les faubourgs
surtout à tous les râteliers
nos faiblesses et puis nos discours
sur nos tristes ident-tés
salut toi mon frère de faubourg
salut à toi le bérurier
je ne vois rien aux alentours
que des tristesses à bon marché
salut à toi frère de banlieue
toi, qu’on voudrait laisser pourrir
dans le ghetto des consommants
dans le ghetto des illettrés
salut à toi femme au combat
toi, dont la lutte a pris la rouille
comment te dire mais de nos jours
les féminismes manquent de couilles
salut toi mon étoile au loin
l’illuminé de nos chemins
s’éclairera bientôt, je sais
si l’on n’en perd pas le parfum
vigilance à tous nos esprits
et feu de tous les journalismes
puisque toujours il faut combattre
des nouveaux temples les fascismes
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