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letra de nindô - d. ace

[couplet 1]
le beatmaker m’a eu avec ses notes de piano
charmé par les mélodies comme les sirènes d’ulysse dont le son amène au crime, j’ai écouté et j’suis tombé dans l’panneau
et forcément, l’inspiration est atroce
j’aurais du flow en braille ou même en morse
inarrêtable quand le débit s’amorce
inépuisable tant que vous me donnez la force de le faire
j’fais ça avec le soutien de mes frères
j’fais ce qui me chante, je ne cherche pas à plaire à tout le monde
car, à chercher à plaire à tout le monde, très souvent, on se perd
j’me sens trop différent d’eux
je ne suis pas à la recherche des str-ss et des paillettes
mais je n’ai pas trouvé mieux
on ne deviendra pas riche en pilotant des transpalettes
avec le succès vient la notoriété
la notoriété prend le dessus sur l’art
l’art n’est plus ce qu’il a, jadis, été
et les bons artistes sont donc devenus rares
moi, je pars du principe
que si l’on doit m’aimer, ce sera pour ma musique
j’préfère le contenu au contenant, ma présence sur les réseaux sera anecdotique
il en va de même pour ces foutus médias
ils n’aimeront ce que je fais que si je paie content
le vrai journalisme, il faut plus y compter
les artistes de majors ont pris tous les quotas
alors, j’peux compter que sur moi-même
ce qu’on ne me donne pas, je vais l’chercher
bien sûr, mes ambitions son lointaines
donc, ces fous croient que je suis perché

[interlude : jacques brel]
je suis convaincu d’une chose : le talent, ça n’existe pas
le talent, c’est d’avoir l’envie de faire quelque chose

[couplet 2]
faites-moi confiance (faites-moi confiance)
je ne vous décevrez pas (non, non)
tu veux savoir c’que j’pense (tu veux savoir c’que j’pense)
écoute le disque compact (inévitable)
ma musique parle pour moi, j’me livre sur les battements du riddim
à défaut d’lire sur moi comme dans un livre, tu peux me lire sur les plateformes de streaming
j’performe sans cesse : phrasé fluide, flow en souplesse
pour quitter la tess, chaque freestyle est une prouesse
laisse, laisse-les douter
j’taffe deux fois plus dur qu’eux
ils s’ront choqués quand j’vais les doubler
c’est mathématique !
je m’adapte comme jarod, faire du sale sur la prod
mathématique !
pour peser, on charbonne, c’que j’propose, c’est de la bonne
matez ma clique :
une belle bande de bonhommes, si y a haja, ça cogne
j’ai tafé ma zik !
plus qu’à attendre que dieu donne et faire pleuvoir les sommes
et si j’ai des ambitions de fortune
non, ce n’est sûrement pas par avarice
j’ai juste compris que si j’avais pas de thunes
je sortirais jamais de la matrice
et cela m’attriste car, en tant qu’renoi, j’dois faire plus
pour avoir le droit d’obtenir en un an ce que d’autres pourront avoir en deux mois
et je ne cherche pas à me victimiser
400 ans d’esclavage, on n’oublie rien
beaucoup cherchent donc à la minimiser
cette souffrance qu’on subit au quotidien
mais bon, c’est pas en se plaignant qu’on obtiendra quoi qu’ce soit
il faut agir, voilà pourquoi je charbonne jusqu’à tard le soir
mais j’fais ça en scred, on me verra pas venir
le jour où tout s’ra prêt, mon succès fera le bruit
ça j’l’ai dit depuis, c’est pas de la prétention
j’ai confiance, je reste ferme sur mes positions
comme un taulard en détention

[outro]
qu’les choses soient claires : y aura pas d’refrain
de la norme, moi, j’dérive
t’entends la prod, faut pas être devin
forcément, faut qu’j’délivre, ouais, forcément, faut qu’j’débite
j’suis toujours dans l’paysage n’en déplaise aux sceptiques
sur les affiches, y a mon visage, pas de mirage
j’suis encore bel et bien présent
du kfc à la cigale, qu’est-ce que l’parcours est indécent
on a charbonné, le but, c’est d’pas stagner comme les autres
ce qu’ils appellent “chance”, c’est juste le travail que fournissent les nôtres
c’est précis, j’rends à césar ce qui lui appartient
sans le public, un artiste n’est rien, merci

- d ace

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