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letra de chimaera rothomagensis - cul-pointu

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soudain sourd un sang noir des remparts de rouen
où, furieux, écartant sa goule délavée
sévissait le dragon terrassé par saint romain
en deux temps trois ave

le fiel à la gargouille est suprême s-m-nce ;
les sacrements parfois préservent mieux le corps
faible que l’esprit fort, qu’on habite la manse
ou l’hôtel du lion d’or

oui, le venin survit au monstre qui l’exprime :
le sol qu’il infesta en boit le sang pourri
et la glaire toxique – et nul vœu n’en supprime
les relents de sueur surie…

la reine frédégonde a fait périr l’évêque
sur mon ordre ; à romain, qui me plongea dans l’eau
je survécus, étant dragon et hydre ! tête
dure, j’ai d-mné le troupeau

aussi bien rive gauche où je fulmine encore
des effluves nocifs, des remugles malins
pour faire prospérer avec la mandragore
l’amanite alcalin

que rive droite où, tout en proie au goût du lucre
le bourgeois ne voit pas le stupre de son lit
par mes soins susciter sa lèpre et au sépulcre
franco, le livrer en colis
c’est moi qui viens flétrir vos amours infantiles
polluer le bord des quais, fissurer le vitrail
de mon miasme empester votre crase subtile
de vos trains, détourner les rails

au démon qui revient meurtrir notre nature
et nous précipiter dans la géhenne en fleur
quels anges répondront, le frappant de stupeur
pour nous fixer le cap des célestes pâtures ?

toi qui fus maudite à tort, pauvre cité
– parce que l’anglais te somma, jadis : « contemple
celle réduite en cendre au seuil de son été
pourtant promise au temple ! »

je t’aime en vers, en bouts rimés, oui ! contre tous
les vils traits dont longtemps ta gloire fut grimée ;
car la foi m’a fait voir, aux lits de tes égouts
la paumelle semée

vers on ne sait quel christ aux horizons pendu
verhaeren tendit les bras, la mouette véliocasse
tenant lieu de mouchoir tel qu’un adieu perdu
aux vents de nos ducasses

quand verdrel en vernal met ses fleurs à l’encan
et qu’on laisse pendu son saint-frusquin aux cintres
c’est pour cueillir la lire en cours au vatican
le désespoir des peintres
rouen, ma ville ! étoffe de trottoirs
de boulevards pavés inconnus des voitures
sur ton nid citadin j’arde mille encensoirs ;
rouen, mes villégiatures…

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