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letra de le beat street blues - c-sen

[couplet 1]
j’ai pas oublié
la première fille que j’ai gué-lan et la première qui m’a gué-lar
mon premier rap de gueulard, qu’j’avais un sale style
qu’il a fallu qu’j’travaille
89, j’ai grimpé sur les rails
y avait du reno, du tlb, du sino, du rcf, du fbi
le lendemain, j’ai posé mon premier tag
tout pourri, j’allais tout seul à paris
pour voir le ton-car
j’ai oublié pas mal des tocards avec qui j’ai traîné
quelques quarts d’heure, mais pas ma part d’erreur
comme de pardonner une poucave, t’inquiète
j’m’inquiète et ça n’arrivera plus
souvenirs ancrés dans un crâne crade, pourtant souvent lavé
ma première histoire de love et les déceptions
et les remontées d’optimisme qui la suivait
j’me souviens d’l’époque où ma mère me lessivait
tout ça c’est si vieux et si proche comme la civière qui m’attend
p’t-être que j’suis mort hier en même temps qu’mon grand-père
me prédis pas l’p-ssé s’te plaît tonton
comme ton temps, tu pourrais t’perdre
j’ai le beat street blues

[couplet 2]
j’ai pas oublié
que mon premier p-ssage au poste fut l’début d’une pet-te liste
pour moi rien d’grave, du vol, du spliff, des graffs
juste de quoi s’bouffer des tig, des baffes
j’ai pas oublié qu’mes potes qu’ont chopé du ferme ont aussi contracté la rage
mon premier faux plan, bah c’était avec un autre blanc
mon premier pote radin, ni juif ni arménien
le premier raciste que j’ai affronté était sûr d’être français
écrivait “le pen, vite” sur un quai rer c
j’suis allé l’voir, j’pensais qu’il taggait
mon premier bout d’taga, mélangé au tabac, j’le paye encore
j’ai eu d’bons potes en cours
benjamin, mehdi, plus tard samuel
les mercredis après-midi au centre commercial charras
aujourd’hui dans l’dix-huit, c’est hip-hop la race
avec me-gno, inoubliable comme slogan comme un mc éloquent
n’oublie pas ceux qui sont là quand les autres désertent
j’gomme pas l’désordre de ma jeunesse, les défonces débiles
et maintenant que j’déballe, j’ai oublié beaucoup des femmes
avec qui j’ai couché
une nuit, mais j’les en remercie à jamais
c’est pas toujours le cas pour celles que j’aimais
j’ai le beat street blues

[couplet 3]
j’ai pas oublié
la première fois qu’j’ai chialé, j’ai oublié
mais une cicatrice au ventre est là pour m’la rappeler
pourquoi j’rappe la révolte qui m’anime, j’la considère comme ma muse
j’ai pas oublié qu’si l’erreur est humaine, ce n’est pas une excuse
mon blaze, le c.sen, t-bone
ma première scène dans une cave, même saveur bizarre
que mon premier train peint pénétrant la gare saint-lazare
aucune chance, jamais compter sur le hasard
solfor, c-dar, l’air foncedé en surface
dans les sous-sols de ma tête, reste l’essentiel
la révolte, la culture, la haine, l’amour, la joie
la peine, la nostalgie, l’espoir et pour moi
c’est le beat street blues, ouais
le beat street blues

[refrain]
le temps s’échappe, gris et pluvieux
et j’perds le fil des années, j’veux écrire plus et plus vieux
de plus en plus vite, les aiguilles ne cessent de tourner
j’ai rempli l’bas d’mon sablier plus vite
que l’cul d’mon cendrier
et c’est pas un morceau qui vous empêchera d’m’oublier
j’ai le beat street blues
le beat street blues
quand j’ai tout oublié, il m’reste
le beat street blues
le temps s’échappe, gris et pluvieux
et j’perds le fil des années, j’veux écrire plus et plus vieux
de plus en plus vite, les aiguilles ne cessent de tourner
j’ai rempli l’bas d’mon sablier plus vite
que l’cul d’mon cendrier
et c’est pas un morceau qui vous empêchera d’m’oublier
j’ai le beat street blues
le beat street blues

- c sen

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