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letra de anto chez lapwass - anton serra

2009 faut que je trace comme villeneuve, que j’recharge mes batteries
mais où sont-elles mes piles neuves ? usées sont celles d’ma patrie
qu’elle me dise “bon voyage, tu m’enverras une carte postale”
désir instable, moi j’suis un môme du monde, j’ai pas d’pays natal
gourmandise d’autre part, sur l’paill-sson d’une paillote
fringale d’ailleurs, hâte de retirer le maillot à mayotte
loin des cow-boys et des coyotes, des cohues des cons qui suivent le troupeau
trop peu pour moi, ça fait 28 ans que l’on me trompe
privé du trop beau, avant-première du tombeau
soif de repos, j’conçois pas la vie active en tant que robot
besoin d’esp-ce et d’escales, la vie en ville est détestable
j’te dirais “n’est-ce pas” quand j’serais seul esclave d’ma vespa
il n’est jamais trop tôt, le trou a trouvé le galop
moi j’vais plus en arrière-plan, tous ces rangs d’gens frustrés et mégalo
les pieds dans l’eau, la tête nichée dans mes pensées
ill-strant mon album photo de clichés du monde entier
j’ai choisi un billet avant les billets, pouvoir vivre libre
avant l’pouvoir, ne plus forcément boire pour s’sentir ivre
le monde : un livre, besoin de parcourir le chapitre
xxx ma vie, juste avant mes dernières lignes
avant le point final j’penserais à ceux des cardinaux et marquis
troquant tout leur royaume pour simplement prendre le maquis
soif de liberté, déserter sans treillis kaki
vagabond au maigre baluchon mais blindé d’xxx
la tête remplie, en contrepartie d’souvenirs, d’sourires
ne plus avoir peur de mourir dès que la canne vient à nous soutenir
que j’anticipe mon dernier soupir, mon dernier souper
ma dernière bouffée d’cigarette juste après d’avoir bien bouffé
entendre pouffer mes mômes de rire disant “rho l’autre”
et si j’leur d’toujours bien s’tenir et de fermer les robinets
j’veux combiner ma vie comme je l’entends
j’entends par là dire au revoir aux merdes qui m’entendent puis raccrocher le combiné
j’veux m’tirer d’là, d’là où commençaient mes rêves
apprécier le vertige d’une torpeur sans la crainte du réveil
j’désire prendre le large, marre qu’on me mène en bateau

c’est mon pet-t safari entre ours polaires et alligators
remercier l’monde en disant grazie et même arigatô

- anton serra

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