letra de la violence - abd al malik
c’est violent, c’est violent, c’est violent, ça c’est vraiment monstrueux
la violence est têtue, la violence est tordue
la violence est une chute qui normalise la défaite morale
dévoile nietzche et l’au-delà du bien et du mal
la violence est le gout froid d’un canon scié dans la bouche
qui fait se faire dessus quand la peur vous enfourche
la violence ne sait comprendre, ne fait que prendre
tronçonne comme un accident qui démembre
la violence est le confident fielleux de la puissance
tu mens et attise les peurs pour gagner la confiance
tu dis tout et son contraire et affirme avoir une conscience
il faudrait selon toi qu’on te juge à la longue
mais la haine seule aveugle ce qui est déjà vu par tout le monde
et tu instrumentalises la souffrance des gens du quotidien
comme ceux qui utilisent des enfants comme un bouclier humain
mais on ne prend pas impunément tout un peuple en otage
parce qu’en définitive « l’enfer, c’est les autres » est le moins sûr des camouflages
c’est violent, c’est violent, c’est violent, ça c’est vraiment monstrueux
la violence est saoul, la violence est sale
la violence n’est jamais graphique
qui sont tes amis morts, montre-moi tes cicatrices
la violence fait faire ce qu’elle veut
l’incroyant à genoux se met à prier dieu
la violence t’écarte les jambes
un visage de mort devant lequel peu d’âmes refuse de se vendre
la violence est un langage que le lâche parle couramment
mais as-tu déjà lavé le cadavre d‘un être que tu aimais vraiment ?
tu méprises les miens parce que sur nous tu ne connais rien
la misère n’est jamais cool ni branchée, tu le saurais si tu avais était mon voisin
la honte te brulerait et les regrets te feraient tourner comme un chien
si tu avais par exemple déjà arraché un sac à main
plumitif suffisant, subversif en carton, champion de la polémique
ta condescendance et ta p-ssion pour violence te rendent incorruptible diront-ils
et tu enfonces toujours un peu plus ceux que tu t’es donné comme mission d’éclairer
tu parodies la pensée et croit amener de la complexité
c’est violent, c’est violent, ça c’est vraiment monstrueux
la violence est chienne, la violence est chaîne
la violence est laide une fois sortie du romantisme, des livres et des films
la violence cond-mne la mère à pleurer son fils, opère dans le mutisme
la violence est une arme blanche, une arme à feux
des larmes, des cris, du sang qui te bouffent les yeux
la violence est un visage à la tête horrible broyé par une fureur lourde : du vomi, de la morve, et du crachat rouge
tu confonds l’intelligence et la culture, méprise l’époque comme si tu étais un exemple de droiture
comme si ça étincelait vraiment sous ta dorure
tu confonds le combat juste et la médiatique posture, ton dialogue toujours l’insulte féconde
comme si nous autres étions plus des hommes, mais des ombres
la france n’est pas juste une obscure campagne militaire gagnée au xviii siècle
mais des droits universels pour extraire les miens d’une lutte perpétuelle
c’est violent, c’est violent, c’est violent, ça c’est vraiment monstrueux
c’est violent, c’est violent, c’est violent, ça c’est vraiment monstrueux
paroles rédigées et annotées par la communauté française de rap g*nius
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