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letra de la belle abbesse - juliette

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ben quoi vous n’avez donc jamais rien vu,
ou c’est-il que vous me reluquez le corsage?
allez, les manants, laissez-moi le p-ssage
et pour la bagatelle on est de la revue.
je les sens vos regards plantã©s dans mon dos,
mais moi de ce quartier je suis aborigã¨ne.
ã‡a me donne bien le droit d’avoir mon sans-gãªne,
ã‡a me donne bien le droit le droit d’ãªtre un rien crado.
c’est vrai ce matin je me suis mãªme pas lavã©e.
je me suis juste remis un peu de bleu et de rose,
juste pour maquiller quelques ecchymoses
que la nuit derniã¨re un salaud m’a gravã©es.
je me suis pas brossã© les chicots non plus.

tiens pour faire comme si redonne-moi une biã¨re.
qu’est-ce que vous dites vous lã -bas la rombiã¨re?
reculez-vous si vous trouvez que je pue.

parce qu’il faudrait pas croire
que parce que vous me voyez,
accoudã©e lã et sans adresse
avec tout mon foutoir
dã©bordant de mes paniers,
que je ne suis rien qu’une drã´lesse
nageant dans sa biã¨re et sa graisse,
une simple ã©pave des bas-quartiers.
non messieurs vous devez saluer
l’impã©ratrice,
l’archid-ch-sse,
la belle-en-cuisse,
la belle abbesse,
celle qui p-sse comme une dã©esse,
provocatrice,
enchanteresse,
et qui crache sur votre pitiã©.

encore un pet-t dernier et puis salut.
il faut que je reparte vers ces rues en pente
que depuis toujours j’inspecte et j’arpente
comme si j’y cherchais un trã©sor perdu.
mais y a pas de trã©sor y a que de la chiennerie,
des rentiers hargneux et des vilains mã´mes
qui se foutent de ma gueule bouffie d’hã©matomes
et des accrocs bã©ants dans ma lingerie.
la nuit je suis divine au rouge des nã©ons,
fraã®che comme les oeillets chourã©s au cimetiã¨re
que je revends pour le prix d’une rasade de biã¨re
aux travestis de la rue germain-pilon.
la nuit c’est lã qu’il y a de foutues clartã©s
quand un jeune clodo me prends pour une pute,
ferme les yeux, m’enlace, enfin me culbute
et me laisse heureuse et jambes ã©cartã©es.

qui t’es toi d’abord qui se dit mon ami,
un voyeur ou bien un de ces ethnologues
qui voudrait me fourrer dans son catalogue.
ben je vais peut-ãªtre te rã©pondre: j’ai besoin d’un demi?
c’ã©tait y a longtemps… et puis non je sais plus.
je prã©fã¨re la fermer, rester illusoire,
n’ãªtre qu’une lã©gende des plus provisoires,
un tag effacã© dã¨s qu’il aura plu,
une honte qui p-sse un cauchemar vã©cu,
une tãªte de guignol battant la breloque,
un ã©pouvantail que le vent dã©loque,
un instant montrant son coeur et son cul.

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