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letra de l'exil - harmonium

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tout change
et tout me dérange
je nous reconnais plus
les murs tremblent
y’a plus rien qui nous ressemble
même le nom de ma rue
dis-moi à quel âge
je vais pouvoir voler
d’un centième étage
où est-ce qu’il est le nord
quand tu regardes dehors
le monde s’endort

je vois des lignes au creux de nos mains
qui ne servent plus à rien
des signes au fond de la peau
qui en disent un peu trop
puis, je vois la fin encore plus sûre
par un coup de poing dans le mur
je vais juste être bien
quand je vais me retrouver tout nu
au creux de mon lit, caché ben loin
au fond de mon appartement
j’ai moins peur du ciment
c’est bon d’entendre marcher
quelqu’un sur l’autre plancher

tout penche
y’a trop de monde sur la même branche
c’est contre la nature
ma rue est sombre
l’amour se tient à l’ombre
pour cacher sa blessure

dis-moi vers quel abri
je vais pouvoir voler
comme tu voles mon pays
une cage
cache ton visage
le monde m’enrage

des lignes froides comme du béton
se croisent à l’horizon
des signes enfouis sous le gel
l’amour est parallèle

puis je vois l’exil encore moins sûre
je prends mon élan, puis je rentre dans le mur
tout tient comme sur un fil
les dos tournés pour fin de journée
la peur tombe sur ma ville
comme dans un vieille asile
tout le monde s’entend craquer
les murs vont débarquer

ça déborde
tout le monde tire sa corde
c’est fragile
démarcher sur un fil
c’est tragique
finir dans un cirque
c’est mortel
suivre un carrousel
bien accrochés à nos parapluies
y’en a qui marchent, d’autre qui s’ennuient
c’est juste en tombant
qu’on partagent le même cri
c’est comme si tout le monde payait sa place
pour voir chacun d’en haut perdre la face
quand le show est fini
je tombe toujours en bas du lit

c’est blessant
vivre en noir et blanc
quand t’as le coeur
rempli de couleurs
c’est étrange
l’orchestre se mélange
c’est une parade
tout le monde est malade
ben cachés sous nos parapluies
y’en a qui foncent, d’autre qui s’enfuient
tomber de si haut
on fait tous le même bruit
c’est comme marcher au-dessus d’un abîme
en bas, la foule demeure anonyme
me reconnaissez-vous?
c’est moi, le crisse de fou
qui marche au-dessus de la ville

letras aleatórias

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